D’UNE EUROPE PRISONNIÈRE DU CONFLIT DES OPPOSÉS....
Alors
qu’une troisième
mutation est en cours depuis le
début du XXème
siècle, le
conflit des opposés s’inscrit encore dans la seconde
mutation qu’a connu
l’Europe. Cette seconde mutation
s’étend depuis la fin
du XIVème
siècle
jusqu’à l’apogée
du
scientisme et du positivisme, le colonialisme,
jusqu’à
l’expression de la
prédation et d’une volonté de toute
puissance
à l’échelle de la planète au
travers de la lutte entre l’URSS et les Etats-Unis. Conflit
entre
l’Est et
l’Ouest, puis conflit entre le Nord et le Sud depuis la chute
de
l’URSS avec le
nouvel
ordre mondial. Cette volonté
de
pouvoir et de
toute
puissance se traduit par la mise
à
l’écart de l’ONU, déni du droit
international (Cour
internationale
de justice, Cour
Pénale Internationale), absence de force de police
internationale,
marginalisation d’un règlement politico-juridique
des
conflits au profit d’un
règlement militaro-répressif, guerres menées
sans mandat de l’ONU, absence de Système
monétaire international, institutions financières
et
commerciales (FMI, OMC) au
service des intérêts des pays riches...
La
politique menée par la Commission dans le cadre du
néo
libéralisme de
Maastricht entraîne en contre réaction en Europe
la
montée des extrêmes (à
droite comme à gauche), tout comme la globalisation
économique provoque un repli nationaliste.
Le
néo-libéralisme et
la mondialisation néo-libérale
(menés en France
par la droite comme par la gauche
socialiste) s’inscrivent dans le cadre d’une
volonté
de pouvoir, de prédation,
et d’un système de développement non
durable. La
politique menée par
l’administration américaine est de ce point de vue
éloquente puisqu’à
l’ultra-libéralisme s’associe le refus
de signer une
dizaine de conventions
internationales ou de reconnaître la Cour pénale
internationale.
Joseph Stiglitz,
chef économiste de la Banque mondiale dont il a
démissionné avec fracas en
2000,
prix nobel
d’économie
en 2001,
dénonce (Joseph Stiglitz, La
grande désillusion,
Fayard) le
« fanatisme du
marché » et
l’idéologie du FMI dans sa façon de
gérer
la mondialisation : ouverture des marchés,
privatisations,
libéralisation
des mouvements de capitaux, priorité absolue
à la lutte
contre
l’inflation. Invariablement, ces mêmes recettes
conduisent
aux mêmes
catastrophes : fossé de plus en plus importants
entre pays
riches et pays
pauvres (les flux financiers vont majoritairement du Sud vers le Nord),
dégradation de l’environnement,
déstabilisation de
l’économie mondiale. Dans le
même esprit, l’AGCS
négocié au sein de l’OMC
depuis 1994 vise à
démanteler et libéraliser les services publics,
depuis
les secteurs de
l’énergie jusqu’à la
santé et
l’éducation.
L’Europe, telle
qu’elle se
construit, reste elle aussi imprégnée
d’une
volonté de pouvoir. L’Union Européenne est un rouage de la
mondialisation
néo-libérale par le biais
de la Commission européenne et de son soutien aveugle
à
l’AMI puis à l’AGCS. Cette
volonté de pouvoir se manifeste
également dans le double langage des traités.
Ainsi, par
exemple, le
traité de Maastricht fait des déclarations de
bonnes
intentions en voulant
faire de l’Europe un modèle de
coopération et de
solidarité entre les Etats et
les peuples alors que le principe de concurrence est au coeur de l'organisation du grand marché.
D'une
manière similaire, l’Agenda 2000 comporte
à
l’intérieur de la PAC
un second volet consacré au développement rural
et
à la politique
agro-environnementale, ce qui reste une intention louable, mais
incompatible
avec l'idéologie du premier volet : course
à
l’exportation, au rendement
(d’où l’émergence de la vache
folle),
politique de plus en plus intensive afin
de s'adapter aux prix mondiaux...
Ce
double langage n’est pas sans rappeler les injonctions
paradoxales et les doubles
contraintes qui sont
révélatrices
d’une volonté de pouvoir, même si par
ailleurs le
modèle de coopération entre
États instauré depuis 1957 est en rupture avec la
volonté de puissance. D’où le
paradoxe de l’actuelle Europe entre volonté de
pouvoir d'une oligarchie
(politique commerciale, libre-échange)
et impuissance sur le plan géopolitique (diplomatie, défense...).
Ce
conflit des opposés, Maastricht contre repli nationaliste,
Nord
contre Sud, se manifeste aussi dans l’opposition radicale entre d’une part le
scientisme et un matérialisme déshumanisé
(capitalisme financier), et d’autre part un
retour
à
l’obscurantisme et l’archaïsme religieux
(intégrisme islamique).
L’Europe
politique n’est pas encore entrée dans la troisième
mutation de son histoire. Elle
fait preuve encore d’une
volonté de pouvoir avec le déficit
démocratique,
l’absence de débat, le pouvoir de la Commission,
avec le
Comité 133, et de la
Banque centrale, la sujétion de la Commission aux
multinationales, la tendance
à l’uniformisation, la tendance
hégémonique
des grands pays (France, Allemagne,
Grande-Bretagne) vis à vis des petits pays, le double
langage
des traités,
le
néocolonianisme de
l’UE
face au Sud
dans les négociations à l’OMC
(rappelons nous que
la CEE est née en 1957, deux
ans après Bandœng en 1955, un an après
la crise de
Suez), l’évolution vers un
ordre policier et répressif. L’Europe fait preuve
en
réalité d’un impérialisme
dans une version souple et modérée, en
comparaison
à la forme dure adoptée par
l’administration américaine.
Deux
faits majeurs témoignent de l’impasse dans
laquelle
s’engage l’Europe depuis le
début des années 1980. La crise de la vache
folle,
conséquence directe de
l’orientation productiviste de la PAC
au détriment de la
qualité, de la protection de l'environnement et de la
santé des consommateurs,
et la guerre sur le territoire européen (Yougoslavie et Ukraine).
Depuis
le début des années 1980, le clivage classique
gauche
droite a laissé place à
une opposition entre nouvel ordre mondial et repli nationaliste avec
refus
d'ouverture à la modernité. Dans le courant
mondialiste
du nouvel ordre
mondial, les nations doivent disparaître au profit d'un
immense
marché mondial
uniformisé et ouvert aux multinationales qui pourront
imposer
aux Etats leurs
règles sans contrainte sociale
ou
écologique (c'était le but
de l'AMI soutenu par la Commission européenne).
D’où la nouvelle opposition
Nord - Sud, l'union
droite-gauche (le social-libéralisme, l'extrême centre)
contre l'extrême droite et l'extrême gauche.
A
la chute du mur, l’Union européenne a
rejeté les ex
pays communistes, a imposé
la greffe du néolibéralisme (thérapie
de choc) sur
des anciennes terres
communistes (mission aussi délicate que de greffer le
communisme
sur une terre
où prédomine la famille nucléaire
absolue).
D’où l’alternance de phase
d’ultralibéralisme et le retour des
néocommunistes
pour les pays qui se sont engagés dans ces
réformes, et
la confrontation entre
le social-libéralisme de Maastricht (rejetant l’ex
Europe
communiste) et le
national-communisme Yougoslave (rejet des plans
d’austérité du FMI, de
l’intégration dans l’OTAN, de
l’initiative de
coopération en Europe du sud-est
en 1997).
La guerre en Yougoslavie s’est déclenchée durant les négociations de Maastricht, elle représente l’ombre de l’Europe et traduit l'impuissance et le formidable échec de l'Europe. 30 ans après, la guerre en Ukraine, révèle une fois encore l'impuissance d'une Europe qui s'aligne sur la position impérialiste des Etats-Unis.
La
finalité officielle de l'Europe se résume à la
construction d'un grand marché, une zone de libre-échange, que l'on doit organiser par des
règles.
Une autre voie était envisageable après la chute du mur de Berlin en 1989, celle de la conjonction des opposés. L'Europe centro-orientale représente symboliquement le courant opposé au libre échangisme mondial et à l'ultralibéralisme. L’Europe centro-orientale a toujours été un ensemble multinational qui ne répond pas aux critères occidentaux où chaque nation occupe un territoire précis. Le type familial communautaire exogame qui y domine largement oriente vers la notion de solidarité, valeur opposée à celle de la famille nucléaire absolue sur laquelle se développe l'ultralibéralisme. La chute du communisme aurait pu amener à une rupture avec le libre échangisme mondial, l'ultralibéralisme et un monétarisme dogmatique, au profit d'une autre politique qui aurait obtenue l'assentiment de l'Europe centro-orientale, avec la construction d'une Europe politique, alliant l’économique et le social, et d'une Europe de la défense.
...... A UNE EUROPE
RÉUNIFIÉE DANS LA
CONJONCTION DES OPPOSÉS
Conjonction
des opposés,
polycentrisme, humanisation des sociétés
sont les maîtres mots de
la troisième
mutation en cours dans
l’histoire de
la civilisation européenne.
Tout
archétype possède un versant positif et un
versant
négatif. Toute particule a
une anti-particule. Au travers de l’exemple de ces couples
d’opposés, le défi
de la troisième mutation pousse à penser les
opposés et les complémentarités.
Les concepts de polycentrisme et de la conjonction des
opposés
constituent les fondements de l'Europe.
Le polycentrisme fait
référence à différents concepts :
1. Le polycentrisme en terme
d’aménagement du territoire.
2. Le polycentrisme dans
l’organisation du pouvoir.
3. Le polycentrisme en
Europe avec les Euro-régions.
Le polycentrisme
dans l’aménagement du territoire
Qu’il
s’agisse de l’Europe
avec le SDEC (Schéma Directeur de l’Espace
Communautaire)
ou de la France avec
la DATAR (« Aménager la France de
2020 »),
quatre modalités sont
envisagées et le concept de polycentrisme est le
scénario
privilégié :
le polycentrisme,
l’égal accès aux infrastructures
(transports) et au
savoir (universités),
la protection du patrimoine culturel et naturel,
le développement de la coopération
transfrontalière,
les trois impératifs du développement durable que
sont
développement économique
et cohésion sociale, protection de
l’environnement,
préservation de l’éthique.
Comme on peut le constater, du concept de polycentrisme découle implicitement la notion de conjonction des opposés au travers de la régulation entre le travail et le capital (féminin - masculin), et de la régulation entre conservatisme et innovation (senex - puer). La notion d'humanisation des sociétés met au premier plan la notion d'individuation (avec la prise en compte de l'ensemble des besoins), de coopération, d'interdépendance, et d'éthique.
Le polycentrisme
dans l’organisation du pouvoir
Le concept de double-démocratie
ou celui d’Europe fédérale
polycentrique est basé sur une organisation polycentrique du
pouvoir, et sur le
principe de la conjonction des opposés. Ceci implique un
rejet
clair d'une volonté de pouvoir ou de toute puissance.
Le polycentrisme
et les euro-régions
La création d'euro-régions a pour but d'assurer une égalité entre petits et grands pays sans risque d'hégémonie d'un grand ou d'une coalition de petits. A côté de grands pays (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie), on pourrait imaginer une intégration régionale avec par exemple une région :
Il resterait une région constituée de pays situés sur un arc de cercle médian, où l'on retrouve la famille souche incomplète (Suisse, Belgique, Luxembourg), ou bien une coexistence de la famille souche et nucléaire absolue (Pays-Bas). On retrouve dans ces pays coexistence pacifique ou confrontations de communauté. La structure familiale de l'Irlande est a priori constituée de la famille souche, mais l'affrontement entre catholiques et protestants amène à intégrer ce pays dans cette euro-région que l'on pourrait qualifier d'intermédiaire.
Cette organisation
polycentrique mettrait un terme au rôle jusque là
déterminant du couple
franco-allemand (et à ses maladresses lorsqu’il
dérive vers des attitudes
hégémoniques, se mettant à dos les
« petits pays »).
La conjonction
des
opposés et l’élargissement à
l’est
L’Europe
centro-orientale est constituée
d’un ensemble multinational qui ne répond pas aux
critères occidentaux où
chaque nation occupe un territoire précis. Le type familial
communautaire
exogame qui y domine largement oriente vers la notion de
solidarité, valeur
opposée à celle de la famille nucléaire
absolue.
La chute du mur de Berlin donnait l’occasion de rompre avec
l’ultralibéralisme
et le communisme pour un nouveau mode d’organisation
politique et
économique
assurant une régulation entre le capital, le travail,
et le respect de l’environnement et des écosystèmes. Il faut
d’ailleurs noter qu’en 1993, la réunion
de Balamand
se donnait pour objectif de
favoriser le dialogue entre les Eglises orthodoxes et
grecques-catholiques.
L’intégration du féminin et du
masculin, la
régulation du travail et du
capital, l’interaction des valeurs propres à
chaque type
familial (communautaire
exogame et nucléaire absolu pour la régulation
entre le
féminin et le masculin,
nucléaire
égalitaire et souche
pour la régulation entre le puer
et le senex), sur le plan
religieux comme sur le plan
économique, tels sont
les réels enjeux de l’élargissement
à l’est.
Dans le cadre de la troisième mutation en cours,
l’élargissement à l’est
nécessite au préalable un nouveau
traité et une
rupture avec
l’ultralibéralisme.
Or, les
négociations sur
l’élargissement consistent en une
intégration sans
conditions de l’acquis
communautaire. L’ultralibéralisme s'impose comme
modèle économique unique,
sans aucune alternative possible
La conjonction
des
opposés et la relation avec Turquie
A
l’échelle d’un individu,
le processus d’individuation est un processus de
conjonction des
opposés : conjonction du masculin et du
féminin,
conjonction du puer et du
senex, conjonction de l'imaginaire et du symbolique au-delà
de
ces deux
réalités, dans l'imaginal,
encore appelé processus
d’endogamie symbolique, passant par le sacrifice de la
volonté de pouvoir et de
toute puissance. Au niveau politique, ce processus
d’endogamie
symbolique signifie
aller vers au-delà d’une vision
pré-logique du
monde (l’archaïsme de tout
dogmatisme religieux, de l’intégrisme islamique,
ou le
repli du
national-communisme dans leur refus de la liberté et de la
modernité) et d’une
vision rationalisante et matérialiste du monde
(l’ultra
libéralisme, le
communisme, le social-libéralisme, le Nouvel ordre mondial,
l’Europe de
Maastricht, le modèle de consommation occidental non durable
épuisant les
ressources de la planète). Ce processus tend à
conjoindre
ces deux visions
pré-logique et logique vers un au-delà
où
réémerge les fondements sacrés de la
vie, à l’image du dialogue qui
s’instaure entre la
physique quantique et la
mystique.
Pour
l’Europe, du fait de sa mosaïque de
systèmes
familiaux exogames, du fait de
l’actualisation de la troisième
mutation, le défi
du XXIème siècle
(et le
défi de
l’élargissement) réside dans la
conjonction des
opposés. Conjonction entre le
masculin et le féminin (famille nucléaire absolue
et son
modèle ultra libéral,
famille communautaire exogame et son modèle communiste).
Conjonction entre le
puer et le senex (famille nucléaire égalitaire et
le
modèle italien, famille
souche et le modèle allemand). Tandis que l’Europe
mène un processus
d’endogamie symbolique avec sacrifice de la
volonté de
puissance (confirmant
ainsi la rupture avec l’esprit impérialiste de
l’expédition franco-anglaise,
peu avant la création de la CEE en 1957), le monde musulman
doit
opérer parallèlement
un processus d’exogamie avec rupture avec
l’intégrisme et ouverture à la
modernité. Il s'avère qu'il existe une fracture
patente
au sein de l'Islam entre ces deux extrêmes et cette
problématique est toujours d'actualité.
Au XIVème siècle,
tandis que
l’Europe s’engageait dans un
processus d’exogamie, débouchant sur la
répartition
des quatre systèmes
familiaux exogames, la naissance des idéologies religieuses,
politiques et
économiques, puis l’apogée du
scientisme,
s’installait en Europe, tentait de
conquérir Rome pour finalement décliner et
disparaître en 1920 avec le traité
de Sèvres. Un long syncrétisme est
installé entre
Byzance et l’Empire Ottoman.
La République Turque est née en 1923 avec
l’abolition du sultanat et du
califat. C’est un État laïque sur le
modèle
occidental, favorisant la
sédentarisation d’un peuple de nomades reconvertis
en
agriculteurs et
industriels. La polygamie est prohibée. La Turquie fait
partie
du Conseil de
l’Europe depuis 1950, est membre de l’OECE depuis
sa
création, et membre
associé à la Communauté depuis 1964.
La Turquie
est officiellement candidate à
l’UE depuis le Conseil européen
d’Helsinki en
décembre 1999 (sous pression des
Etats-Unis qui y voient un moyen d’affaiblir
l’Europe).
Le droit de vote a été accordé aux femmes turques 14 ans avant la France. En 2002, la peine de mort a été abolie et les minorités kurdes ont obtenu davantage de droits. La Turquie possède le plus faible taux de mariage entre cousins germains par rapport à des pays comme le Maroc, l’Egypte ou la Tunisie (on retrouve le plus fort taux en Arabie Saoudite et surtout au Pakistan et au Soudan). Ce processus d’exogamie demande à s’amplifier, avec la poursuite du mouvement de modernisation de la société, la révision du poids des militaires dans la vie politique (une loi allant dans ce sens a été votée par le Parlement turc fin juillet 2003), l’assainissement de l’économie, une lutte contre la corruption (et le trafic de drogue), le rejet sans ambiguïté de l’islamisme, du national populisme, du panturquisme ou de toute velléité de retour au califat, le respect des minorités, la résolution pacifique des problèmes kurde et chypriote. Mais ce processus d’exogamie atteindra d’autant plus facilement son objectif si parallèlement l’Europe s’engage dans un processus d’endogamie symbolique. L’Europe doit passer au préalable par un processus d’endogamie symbolique (la voie de la conjonction des opposés dans le cadre d’une mondialisation au sens cosmopolitique du terme), pour encourager un tel processus d’exogamie de la part de la Turquie (qui pour autant, n'a pas vocation à entrer dans l'Europe) et du monde arabo-musulman.
Donc, dans le cadre d'une approche polycentrique de l'Europe, l'Europe doit rompre tant avec le communisme qu'avec le néo-libéralisme, trouver sa totale souverainté, développer sa propre voie fondée sur la conjonction des opposés, tout en gardant des accords de partenariat équilibré avec la Russie, les Etats-Unis, la Turquie et le monde arabo-musulman. L'intérêt de l'Europe est d'avoir des relations pacifiées et constructives avec ses voisins immédiats (en particulier la Russie et la Turquie).
Les autres
frontières de l’Europe
Le problème des frontières de l’Europe ne repose pas sur un critère historique ou géographique, mais sur un critère politique, ou plutôt cosmopolitique, terme adapté à la troisième mutation en cours (celui de géopolitique devant être réservé à une vision prédatrice de la mondialisation dans sa version libérale ou marxiste). La structure politique de l'Europe doit être en accord avec sa structure anthropologique.
Si la Russie (comme la Turquie) n’a pas vocation à entrer dans l’UE, il reste cependant le problème de l’enclave de Kaliningrad (territoire russe depuis seulement 1945 mais véritable cheval de Troie de la Russie). Quant à l’Ukraine (pays le plus corrompudu continent européen), les européens auraient dû tout faire pour que la guerre soit évitée, et pour que ce pays reste un Etat tampon entre l'Europe et la Russie du fait de la nature même du pays (une partie du territoire tournée vers la Russie, une partie vers l'Europe).
FINALITÉ
DE L’EUROPE
Renoncer à la volonté de toute puissance tout en structurant un espace de paix et de sécurité :
Conjonction des opposés, humanisation des sociétés et polycentrisme :
Conjonction des
opposés, polycentrisme, et
mondialisation :
Accompagner l’actuelle mutation de société visant à conjoindre science et conscience parallèlement au principe d’individuation et à l’ouverture à une réalité plus profonde où tout est interdépendant.