29/05/2023
Nous sommes en France dans une crise totale : sociale, politique,
démocratique, morale, écologique, migratoire, économique,
financière, avec une accélération du processus de
dégradation depuis la crise de la Covid 19 et la guerre en Ukraine
(qui est devenue une guerre entre la Russie et l'OTAN). De même que
l'on a assisté à une disparition du débat contradictoire lors de la
crise de la Covid 19 et à une propagande pour une solution unique, les
vaccins à ARNm, la France s'engage progressivement dans une
solution unique avec une propagande de guerre contre la Russie, et
ce en l'absence d'un débat démocratique concernant différentes
questions :
Quant au bilan de l'Europe, il est catastrophique :
Avec une perte de ses valeurs morales (deux guerres sur le territoire européen, une explosion des dépenses militaires), un déficit démocratique patent, une désinformation généralisée, le projet européen ne fait plus sens. L'Europe s'étant construite dans l'opacité depuis l'Acte Unique (1986), on comprend mieux la gestion opaque de la crise de la Covid 19, une crise qui constitue le point d'orgue du délitement de l'Europe. L'Europe, telle qu'elle se construit, est contraire aux besoins et aux intérêts de la population. L'abstention, le vote protestataire et le désinvestissement du travail témoignent d'une sécession des gens ordinaires. L'Europe n'est pas en capacité d'assurer le bien-être de ses peuples, ni d'assurer son indépendance. Au niveau géopolitique, elle reste inféodée aux Etats-Unis qui profitent de la guerre en Ukraine (cela affaiblit l'Europe, dope l'industrie américaine de l'armement et la vente de gaz de schiste à l'Europe...). Au niveau énergétique, les sanctions prises en 2022 contre la Russie sont non seulement inefficaces (y compris pour le pétrole) mais de plus contre productives pour les européens. Au niveau sanitaire, l'Europe n'assure plus la production de médicaments.
L'Europe est en plein déclin et
sous la menace d'un effondrement, avec une montée en puissance d'un
sentiment anti-occidental au niveau mondial, un Occident qui perd toute crédibilité. Ce qui pose la question
de la responsabilité du personnel politique. L'incompétence ou les
erreurs ne peuvent pas tout expliquer, puisque les mêmes politiques
sont menées depuis l'Acte Unique sans la moindre remise en question.
Reste le choix entre corruption, ploutocratie et
système pathocratique,
avec une probable combinaison de ces différents facteurs, ce qui semble
d'autant plus cohérent si l'on considère les analogies que l'on
retrouve dans la gestion de la construction européenne depuis 1986
comme de la crise de la Covid 19.
En réalité, ces crises multiples
révèlent une nouvelle période de mutation. L'Europe a connu dans
son histoire d'autres mutations. Ces périodes de
mutation s'inscrivent sur une longue durée et débouchent sur un
changement de paradigme. Nous sommes à un carrefour avec la possibilité
de s'orienter vers une société profondément inégalitaire, une société
de contrôle, un scientisme et un matérialisme poussés à leur extrême
avec le transhumanisme
(l'hypothétique fusion de l'homme avec l'intelligence artificielle du
fait de l'essor de la nanotechnologie et de la biotechnologie, un
projet qui usurpe la notion d'humanisme et cache en réalité
« une gigantesque toile d'intérêts économiques » ), ou bien d'avancer vers une
humanisation de nos sociétés.
Il
est donc important de bien comprendre les mutations précédentes
qui ont traversé l'histoire de l'Europe, pour accompagner au mieux la
période actuelle. La vision jungienne avec le processus
d'individuation servira de fil conducteur pour la
construction d'un nouveau modèle politique et démocratique destiné
à humaniser nos sociétés.
Changer et humaniser.
Changer car la gestion catastrophique de la
crise de la Covid 19 est révélatrice d'une disparition de la démocratie
Changer les modalités de la construction européenne car telle qu'elle
se construit, l'Europe ne répond pas aux intérêts des européens
Changer pour retrouver une véritable démocratie en
prenant en compte le déroulé des précédentes mutations dans l'histoire
de l'Europe
Changer l'actuel modèle européen pour le mettre en accord avec le
fond anthropologique de l'Europe
Changer de paradigme politique, la
double démocratie pouvant être une perspective parmi d'autres pour humaniser nos sociétés
Changer à l'échelle individuelle, travailler sur soi, sur notre esprit, nos valeurs et nos croyances
Humaniser
nos sociétés, respecter les droits fondamentaux des
citoyens, l'interdépendance entre l'humain et les éco-systèmes
Humaniser les relations internationales en faisant respecter
un droit international régulièrement bafoué (Irak, Syrie, Tibet,
Ukraine, Yemen...)
Changer et humaniser malgré les
nombreuses résistances de l'ancien monde bien décidé à ne rien
lâcher alors qu'il est destiné à disparaitre.
Un programme qui pourrait paraître
utopique tant l'ampleur de la tâche est immense et complexe,
avec des enjeux étatiques, financiers, des volontés de puissance, le
risque d'une évolution vers une société de contrôle et une
déshumanisation de nos sociétés, ou vers un monde de plus en plus
désorganisé avec des crises de toutes sortes, de plus en plus
nombreuses et de plus en plus violentes. Faute de s'organiser et
d'élaborer un projet de société qui réponde aux enjeux et aux besoins
des sociétés et des populations, la société civile européenne (et donc
aussi chacun d'entre nous) laisse à une oligarchie, à une
ploutocratie et à une pathocratie la
liberté de façonner le futur selon des intérêts privés dans le
cadre d'une globalisation économique à l'anglo-saxonne :
Il est temps de se libérer d'un choix imposé (les politiques
menées depuis l'Acte Unique et Maastricht), et d'exprimer un véritable choix, comme celui de s'engager dans un
développement vertueux de nos sociétés.
«
Celui qui contrôle la peur des gens
devient le maître de leurs âmes
» Machiavel
« L'homme apaisé, sans haine ni peur, mérite d'être appelé sage » Bouddha