A la veille des élections européennes de juin 2024, le bilan de l'Europe
(et en
conséquence de la France) est bien sombre. Alors que les institutions européennes
se doivent d'être exemplaires, elles sont minées par les affaires et la
corruption. La démocratie a été bafouée en 2005 lors du referendum pour
le Traité établissant une constitution pour l'Europe. En 1999, des pays
européens ont violé le droit international en participant à une guerre
contre la Yougoslavie sans mandat des Nations-Unis. L'Europe a été
incapable d'opérer une réconciliation avec la Russie entre 1991 et
1999. Elle a été incapable de suivre une voie indépendante face aux
Etats-Unis et à la Russie, et de conserver des relations équilibrées
avec ces deux puissances. On nous promettait paix et prospérité, nous
avons la guerre et la récession. L'Europe s'est construite dans
l'opacité depuis 1984, elle nous conduit dans une impasse. De ce constat, les solutions divergent :
- L'Europe ne marche pas, donc il faut plus d'Europe ! Dans la lignée de Maastricht et de Lisbonne, il faut une Europe encore plus centralisatrice avec plus de pouvoir à la Commission européenne et disparition de la règle de l'unanimité au profit de la majorité qualifiée (en particulier pour l'adhésion de nouveaux pays), voire même, selon Mario Draghi, ex vice-président de Goldman Sachs, l'Europe doit devenir un Etat, avec donc une disparition des Etats nations. Il faut même une Europe plus vaste à échéance de 2030 avec non seulement l'adhésion des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie, et peut-être le Kosovo), une région qui subit l'influence de l'Arabie Saoudite, de la Turquie, des Emirats Arabes Unis (Serbie), de la Chine (17 + 1), de la Russie (Serbie), mais aussi l'adhésion de l'Ukraine, de la Moldavie, de la Turquie, et peut-être de la Géorgie. Selon l'appel de 50 personnalités pour un referendum sur le tour de vis fédéraliste de l'Union Européenne, « c'est la fédéralisation complète d'une Union élargie à 37 qui se prépare à l'insu des français ».
- L'Europe ne marche pas, donc il faut sortir de l'Europe (cette position plus logique que la première),
- L'Europe ne marche pas car il n'y a aucune prise en compte de son
identité, il faut donc repenser une autre Europe sur la base d'une
compréhension et d'une prise en compte de l'identité européenne, avec comme but d'accompagner une évolution vers la troisième
mutation et d'avancer vers une
humanisation de nos sociétés : c'est l'objet de ce site.
Il est temps de se libérer d'un choix imposé (les politiques
menées depuis l'Acte Unique), et d'exprimer un véritable choix, comme celui de s'engager dans un
développement vertueux
de nos sociétés. Il nous faut donc d'urgence comprendre la période que nous traversons et qui
engendre, en particulier depuis la position occidentale contre la
Russie, des bouleversements géopolitiques
considérables. Vouloir mettre en place des objectifs de développement
durable n'a aucun sens tant que perdurent les guerres, les volontés de
prédation ou de vengeance de la part des Etats, et l'absence du droit international.
Changer
et humaniser : on peut faire un parallèle entre l'évolution psychique d'un individu, et les problématiques
géopolitiques. D'où l'importance de changer à l'échelle individuelle, de
travailler sur soi, sur notre esprit, nos valeurs et nos croyances
: c'est ce que Jung a développé avec le travail d'individuation et la
confrontation à l'ombre.
Cette ombre, on la retrouve dans la façon dont l'Europe s'est
construite dans l'opacité depuis 1984, depuis le refus du projet
Spinelli. Une
gestion opaque qui se révèle au grand jour avec la gestion de la crise de la Covid 19, révélatrice d'une
disparition de la démocratie. Telle qu'elle
se construit, l'Union européenne ne répond pas aux intérêts des
européens. Il devient urgent de changer l'actuel modèle européen pour :
1/ définir un projet européen en accord avec le fond anthropologique de l'Europe et la troisième mutation,
2/ mettre en place une structure institutionnelle qui permettre une régulation et un contrôle des pouvoirs, la
double-démocratie pouvant être un modèle.
Changer
à l'échelle individuelle, s'impliquer dans la vie de la cité, pour
éviter que des systèmes ploutocratiques ou pathocratiques ne prennent
le pouvoir, inventer une nouvelle forme de démocratie avec de réels
contre-pouvoirs, modifier les traités européens, pour humaniser
nos sociétés, et humaniser les relations
internationales pour ne plus bafouer le droit international (Irak,
Syrie, Tibet,
Ukraine, Yemen...)
Un programme qui pourrait paraître
utopique tant l'ampleur de la tâche est immense et complexe,
avec des enjeux étatiques, financiers, des volontés de puissance,
l'évolution vers une société de contrôle et la
déshumanisation de nos sociétés, vers un monde de plus en plus
désorganisé avec des crises globales (sécuritaires,
alimentaires, climatiques,
migratoires...) de plus en plus
nombreuses, et de plus en plus violentes. Et avec des crises
gérées
par la peur et par la pensée unique, puisque nous vivons une
disparition
de l'éthique, du droit et de la démocratie. Un programme qui a besoin,
en premier lieu, d'un mouvement citoyen pour le porter, un mouvement en
accord avec la troisième mutation.
« Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes » Machiavel
« L'homme apaisé, sans haine ni peur, mérite d'être appelé sage » Bouddha